J’exerce aujourd’hui avec une attention toute particulière pour l’approche systémique car je l’ai rencontré tout au long de ma vie et qu’elle a fini par me « sauter aux yeux », tant elle est présente partout.
Tout d’abord, comme chacun-e- d’entre nous, j’étais le fruit de mon système : je le subissais, souhaitais le changer et/ou m’en extirper mais ne trouvais pas de porte de sortie.
A défaut de sortie, j’ai essayé de changer mes comportements, réflexes et habitudes par l’Aïkido car j’avais lu ou entendu que c’était un pas vers le changement. Ce que j’en ai vu et vois encore, c’est que l’Aïkido fonctionne en tant que système : attaques et défenses préparées, presque coordonnées, et parfois (peut-être seulement pour ceux qui ne sont pas assez compétents dans cet art martial) un manque d’ouverture et de souplesse dans l’application (le vécu) à l’extérieur du cadre défini.
Dans le Shiatsu, que j’ai pratiqué plus de 2 ans, on est en plein dans le systémique, dans le sens où chaque organe est relié à un méridien, qui affecte les différents points qu’il dessert ainsi que les traits psycho-émotionnels qui lui sont attachés. Et inversement, chaque point trop vide ou trop plein déséquilibre le méridien, puis le système tout entier.
J’ai bénéficié des constellations familiales et cela reste une expérience fondatrice, tant sur le plan personnel que professionnel : le degré de lien entre les personnes présentes à travers la constellation, mais aussi avec les personnes représentées, dépasse largement le cadre de ce qu’on imagine classiquement. Une des conclusion s: nous sommes tous liés (à minima les personnes d’une même famille), consciemment ou non, et quelque soit la distance (relationnelle et physique).
Dans la Pédagogie Perceptive, le travail sur les fascias (exploration des ressentis et dilutions des tensions) m’a ouvert un nouveau monde de vécus sensoriels: des pieds à la tête, il y a constamment propagation de tension ou de détente, suivant la vie qu’on mène. Le réseau des fascias est partout dans notre corps, autour de chaque structure, et donc toute atteinte (positive ou négative) affecte le système entier. Et plus encore, la tension de chaque personne influence la tension des personnes autour d’elle (on l’a tous déjà ressenti à l’arrivée d’une personne tendue ou stressée dans une pièce), à un niveau corporel, non-verbal, mais bien réel.
Dans mes expériences professionnelles en écoles, j’ai vu la même chose : chaque individu influence le système en entier (un-e- élève, l’enseignant-e-, l’ATSEM, et même un-e- parent d’élève), à des degrés divers, mais rarement anodins. Sauf que ce n’est pas dit, pas pris en compte et remédié, et les situations que j’ai observé n’ont fait qu’empirer ou se tasser, mais n’ont pas été réglées, transformées.
Enfin en psychologie, j’ai fait le même constat : chaque vécu psychique (pensée, croyance, peur, etc.) influence le système psychique de l’individu dans son ensemble. Mais pas seulement, car en général les proches sont aussi influencés. Et inversement, chaque personne a été formatée par son environnement, le système dans lequel il/elle est né-e- (famille, école, société toute entière).
C’est pourquoi, avec toutes ces strates de lecture et d’attention, je n’exerce aujourd’hui pratiquement qu’en systémique (les parents sont présents avec les enfants, et les adultes sont mis en travail dans leurs relations à leur système), car il me semble plus pertinent, pour être libre, d’observer en conscience toutes les « chaînes au pied » que nous avons plutôt que de « ramer » sans fin vers un objectif.
J’ai donc demandé à un de mes enseignants d’université, spécialisé en approche systémique, d’être mon superviseur. Merci à lui d’avoir accepté !