On entend énormément parler de ce trouble depuis quelques temps, au point que certaines personnes m’ont demandé s’il n’y en avait pas plus qu’avant, voire que c’était une mode. Ma réponse est simple: « Qui aurait envie de subir au quotidien un mouvement corporel (hyperactivité) ou mental (inattention) irrépressible qui le/la mettrait en difficulté avec toutes les personnes de sa vie? Personne, évidemment. » Donc le TDA/H n’est pas quelque chose qu’on peut souhaiter avoir, encore moins transmettre à ses enfants.
La majorité des parents que je reçois présente des excuses à leurs enfants quand ils apprennent que c’est génétique. Je les invite à ne pas le faire, car il n’y avait aucune intention de leur part, mais cela montre le manque d’envie de transmettre cette difficulté à leurs enfants. De ce fait ce n’est pas une simple mode. On estime qu’il y a environ 5% de TDA/H (hommes et femmes), soit 1 personne sur 20! Si vous regardez autour de vous, ça explique beaucoup de comportements!
Il s’agit d’une neurodivergence, c’est-à-dire une particularité cérébrale génétique (tous les enfants TDAH que je rencontre ont un ou deux parents TDAH); une adaptation de notre cerveau il y a 300.000 ans d’après le Dr Pelloin, psychiatre (vers qui j’envoie pour les diagnostics adultes). L’utilité principale de ce type de cerveau est de « tout percevoir », mais c’était à une époque où trouver des champignons et des fruits en même temps qu’on chasse était pertinent… aujourd’hui notre société demande principalement une attention soutenue, en faisant face à de nombreux sujets, dont forcément certains inintéressants pour chaque individu…
On sait aujourd’hui que des facteurs environnementaux peuvent créer de l’hyperactivité, ou plutôt un état de stress qui s’exprime d’une façon similaire. Sauf que les TDA/H bougent comme ça sans stress! Et des états de traumatismes, de dépression et de surmenage (pour n’en citer que 3) peuvent créer des pertes de mémoire, d’attention et de concentration. Les TDA/H vivent ces phénomènes même après une bonne nuit de sommeil et avec seulement 2 choses à faire dans la journée!
A ce jour, je doute vraiment qu’il y ait plus de TDA/H qu’avant, mais qu’on les voit plus car on les identifie mieux, ça oui! Et chacun-e prend la place de 10 personnes sans TDA/H! Donc ça semble énorme! (une pensée compatissante à tous ceux et celles qui côtoient des enfants et des jeunes TDA/H quotidiennement).
J’ai découvert le « vrai » TDA/H lorsque j’ai été diagnostiqué en 2021. Oui oui, moi aussi j’en ai un. Pourquoi je le dis ouvertement sur mon site professionnel?
- parce qu’il n’y a pas de honte à avoir,
- car ça me confère une connaissance de la problématique à la fois externe et interne,
- car j’ai confirmé depuis plus d’un an que ça permet à mes patient-e-s de se sentir encore mieux compris,
- les enfants peuvent avoir un exemple parmi d’autres que ce qui les gêne actuellement ne les empêchera pas d’avoir un métier épanouissant (et vues les statistiques actuelles de réussite des TDA/H, ce n’est pas du luxe!)
De ce fait, en séances il va s’agir :
- de dépister les signes de TDA/H si le diagnostic n’a pas encore été posé (par un-e pédopsychiatre uniquement),
- de remplir les outils nécessaires au diagnostic (échelles de Conners IV) lors d’un bilan pour faciliter l’avancement de la procédure,
- d’expliquer les causes et les effets multiples du TDA/H, décrypter et trier ce qui relève TDA/H ou non (mauvaises habitudes, griefs non exprimés, …)
- de donner des outils de psycho-éducation concrets à partir des situations vécues en famille ou à l’école.
Pour résumer, le TDA/H est en fait un trouble de l’inhibition (un déficit) et il « suffit » de muscler sa capacité d’inhibition (mentale, émotionnelle, corporelle et comportementale) pour que le TDA/H ne soit quasiment plus gênant! La majorité des problèmes que mes patients rencontrent (et que j’ai rencontré aussi, tant mieux pour eux!) correspondent à un manque de retenue/inhibition dans les pensées/émotions/comportements/relations. Bonne nouvelle non?
Pour un-e adulte qui se découvre TDA/H et met tous ses efforts à identifier et compenser ce trouble, il faut environ 1 an pour que les différentes difficultés rencontrées deviennent minimes! Seulement! Ce n’est que de l’entraînement!
Pour les enfants, ça dépend de l’âge (et donc de la maturité cérébrale qui joue dans la capacité d’identification et de gestion des difficultés), de l’attitude des parents, et du caractère. Le processus est le même que pour un adulte, mais avec plus ou moins de frein. Il faut être patient-e et persévérant-e!
Courage à tou-te-s, c’est faisable! 🙂
